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Partie N°5
La rivière est plus large, moins végétalisée mais toujours truffée d’arbres immergés. C’est impressionnant, il y en a partout et dans tous les sens. Il faut vraiment faire attention pour ne pas accrocher. C’est délicat mais les poissons sont là, cachés dans ces embâcles et n’hésitent pas à sortir pour sanctionner les intrus qui passent à proximité.
On en touche quelques-uns de corrects mais ce n’est toujours pas une période d’activité extrême. On se sépare, Tibo remonte sur la rive gauche d’où il pêchera en surplomb les bordures et moi je reste côté droit. Ma position me permet de mieux pécher les courants mais la sienne lui donne la possibilité d’insister au plus près des embâcles
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Je le vois une première fois pester, il vient de faire bouger un beau poisson qui ne s’est pas piqué, il persiste mais elle n’y reviendra pas. Fort de cette expérience, il progresse en amont, toujours 3 m en surplomb, je le vois lancer au milieu d’arbres immergés en parallèle du courant, il dandine maintenant son petit leurre souple. Boom une énorme truite jaillit de sous les obstacles et lui coffre le leurre. Sa canne est déjà cintrée en 2. Le poisson file en aval, zigzague entre les troncs et se glisse dessous. C’est une furie, de ma berge j’assiste impuissant à la scène, la casse est inévitable, Tibo est fou, il vient de perdre une truite record !!!
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Remotivé par cette rencontre on reprend la prospection et on touche quelques poissons, on rejoint Benjamin qui s’essaye avec succès aux leurres et enchaîne quelques prises correctes dans une grosse veine d’eau.
Je monte en taille de leurres pour essayer de cibler de beaux poissons et prospecte uniquement les zones qui me semblent les plus propices. Ces leurres plus lourds passent bien, plus profond dans ces courants puissants et je prends ainsi une belle série de poissons de 40/45 quand Tibo qui pêche avec la taille en dessous en touche aussi mais dans des tailles moindres. Le risque en péchant « creux » ces rivières avec de gros leurres, c’est les accrochages et entre tous les arbres immergés et les blocs rocheux, ces mésaventures sont régulières. Alors que le coup du soir est bien avancé je m’accroche en plein milieu, impossible d’y accéder et impossible de le faire venir malgré tous mes efforts et je suis contraint de casser. Le temps de remonter mon bas de ligne et mon agrafe, l’obscurité a encore gagné mais il me faut profiter au maximum car ce sera notre dernière session sur cette belle vallée.
Tibo qui me précède n’enregistre plus trop de touches, l’activité est donc retombée. Comme souvent dans ces cas-là j’opte pour le flashy. Il fait sombre et mon leurre coloré va trancher, je monte donc mon dernier D contact 85 …

Lancé ¾ amont, je laisse mon leurre prendre de la profondeur et je guide mon « néon » (j’appelle ainsi ces leurres flashy très visible) entre les gros blocs rocheux que l’on devine encore, en arrivant à proximité, quelques animations pour lui donner plus de vie mais pas trop pour pas le faire remonter.
C’est au-devant du 2 ou 3 -ème bloc que je prends un stop suivi d’un gros rush, yes pendu !
Un beau combat tout en puissance me permet de mettre à l’épuisette, la dernière belle truite du jour, 53, je la pensais même plus longue mais elle est très grasse et très sombre.
Patagonie, belle truite sombre
La soirée sera plus calme qu’à l’habitude, le séjour touche presque à sa fin, il ne nous reste plus qu’un jour de pêche.

Le choix est fait de rester sur notre gros Rio et de prospecter une zone plus haut à la recherche de grosses truites. La zone est prometteuse et c’est là que Jean a touché sa plus belle, 72 ça laisse rêveur.

A l’image du dernier soir on va essayer de pêcher gros et de viser les zones les plus favorables dans l’espoir de toucher cette 60 + qu’on recherche et qui nous manque toujours au "compteur".

La rivière est vaste, puissante, glissante, bref en fin de séjour, c’est dur. Les poissons sont bien là et on touche une série de correct mais même avec nos gros leurres on ne sélectionne pas beaucoup et on constate encore qu’un leurre de 80 ne fait pas peur à une truite 30 cm. On enchaîne dans un contre-courant une série de belles mais toujours pas le poisson trophée espéré. Alors que je lance au-devant d’un gros bloc rocheux, une truite monte instantanément sur mon leurre et me stoppe avant même d’avoir animé. C’est gros et le remous en surface énorme mais l’espoir est de courte durée la truite est déjà décrochée. Cette touche au posé m’a surpris et je n’ai surement pas réagit comme il fallait, dommage car elle semblait énorme.
On continue quand même, j’insiste sur la bordure d’un courant profond berge opposé. Des arbres immergés et des branches qui retombent sur l’eau crée une mini zone de calme au ras de la veine d’eau puissante. C’est loin et difficilement atteignable mais très prometteur. Première tentative, c’est court. Deuxième c’est mieux mais rien, troisième c’est …accroché, 10 cm trop long me voilà pendu dans l’arbre au ras de l’eau.
Encore une fois impossible de décrocher et obligé de casser, c’est rageant mais ce coup-ci le leurre sera récupérable depuis l’autre berge. Je monte donc au radier supérieur et avec patience et non sans mal, je traverse.
Il ne me reste plus qu’à longer la berge pour retrouver mon leurre sous les arbrisseaux. Je le récupère et constate alors que la zone de calme était effectivement superbe et assez profonde pour abriter de beaux poissons.
Je remonte ma ligne et machinalement, je lance et laisse dériver de 2 m sous la frondaison. C’est le style de lancé ou on espère une touche tout en ne sachant pas du tout comment on va sortir le poisson si elle se produit. Mais comme qui ne tente rien n’a rien, bien souvent on le fait. Et dans ce cas il fallait pas, car dès que le leurre fut sous les branches, un superbe poisson s’en saisie et démarre plein aval dans le bouillon, il est inarrêtable.
Le dilemme est simple, vu la force du courant et l’encombrement de la zone, je ne ferais jamais remonter ce poisson donc de 2 choses l’une, soit je casse, soit je la suis !
Je saute de mon tronc et me jette dans l’eau à la poursuite de cette truite. Il n’y a qu’1 mètre d’eau mais ça pousse très fort, j’ai du mal à garder les appuis, à éviter les branches et à tenir la canne.
La truite au bout tire toujours, elle descend encore et m’a bien pris 50 m. Je ne la combat plus vraiment, je me contente de rembobiner le fil au fur et à mesure et par chance ma tresse n’est pas trop accrochée. Je parcours ainsi presque 50 m sous les branches avant d’arriver dans une trouée de végétation, mais j’ai maintenant du mou dans la ligne, la belle ne tire plus et je pense à une nouvelle casse. J’observe ma tresse, elle part en direction de la bordure, mon nœud de raccord avec le bas de ligne est là, visible, posé sur un gros arbre immergé, je finis de récupérer les derniers mètres et j’approche délicatement. Et à ma grande surprise, elle est là dans le calme entre l’arbre et la berge, une belle Arc, fatiguée comme moi. On dirait qu’elle attend tranquillement que je la libère après ce combat original.

Patagonie, truite arc en ciel
Après cette descente sportive, je suis HS et même si je n’ai pas touché le poisson espéré, il est temps de faire une pause et de reprendre des forces avant notre dernier coup du soir.

On sélectionne avec Tibo un parcours qui nous avait pas trop mal réussi lors de sa découverte. De plus ce n’est pas loin et ça sera parfait pour bien terminer le séjour !

Avant d’arriver sur la zone ciblée, on prospecte quelques beaux courants sans grand succès, on peigne ensuite un radier ou on fait quelques petites Arcs. C’est là qu’il nous faut traverser pour rejoindre la berge et pouvoir accéder à notre secteur. On pêche un peu trop vite, on est attiré par ce secteur ou on espère avoir une seconde chance avec les poissons aperçus et/ou manqués.
Patagonie, jungle
La zone n'est pas immense mais bien marquée. Seulement voilà, les premiers lancés pourtant précis ne donnent rien. On insiste, on change de leurres, toujours rien. On ne va quand même pas finir capot de beaux poissons sur le dernier soir. On doute, le secteur a peut-être été péché aujourd’hui, bizarre.
Enfin on remonte un peu même si la zone parait maintenant moins favorable. On arrive sur un courant peut profond, il ne paye pas de mine. Pourtant mon premier lancé sera sanctionné d’une touche violente suivi d’une chandelle qui nous montre immédiatement la taille de cette splendide arc en ciel. Après un combat rapide mais violent je l’épuisette. Je suis content, le voilà mon dernier beau poisson. Mais alors que je suis encore en train de l’observer, le plouf d’une chandelle et un cri de Tibo me font comprendre, qu’il vient sur le même poste de prendre un nouveau beau poisson, 2 rush plus tard la voilà qui rejoint sa copine dans l’épuisette. On finit sur un super doublé, la boucle est bouclée, on peut rentrer tranquilles.
Patagonie, doublé d'arc en ciel
Quelques dernières photos pour immortaliser l’instant et il est temps de plier les gaules. Le retour à l’auberge à travers les pâturages est un peu particulier, on avance doucement histoire de profiter encore un peu de cette ambiance.