Record de fermeture !
Voilà maintenant plus de 10 ans, que chaque fermeture est pour notre petit groupe d’amis, l’occasion d’un road trip à la recherche de la truite aux quatre coins de la France !
2024 ne manque pas à la tradition et dès vendredi, à l’aube, nous sommes déjà aux bords de l’eau pour en découdre. Les eaux sont teintées, très hautes et il pleuviote. Ces niveaux ne nous offrent pas des conditions idéales pour bien pratiquer aux leurres en grande rivière mais qu’importe, on profite de se retrouver tous les 4 pour partager notre passion.
Rapidement, les premiers poissons rentrent dans les épuisettes, ils sont de tailles modestes mais comme toujours, ils motivent le groupe. La fin de matinée est par contre plus calme, les touches sont plus difficiles à concrétiser, il est temps de faire une bonne pause casse-croûte.
Pour le parcours de l’après-midi, notre choix se porte sur un secteur qu’on apprécie un peu plus en aval. Bizarrement, sur place, les niveaux sont extrêmement bas, encore un coup de la « fée » électricité, on n’a jamais vu la rivière comme ça, elle a perdu la moitié de son débit et nous laisse très perplexe quant à la réussite de notre session !
On attaque malgré tout à peigner ces courants, les niveaux plus bas nous permettent par contre de mieux pécher la bordure opposée et de bien présenter des leurres plus petits.
A la surprise générale, les touches ne tardent pas et les prises s’enchainent, même encore un peu plus, quand on constate que le niveau remonte. Une variation de débit incroyable pour ce secteur loin d’un gros barrage; en 15 minutes à peine, la rivière est revenue à la normale.
Comme souvent, notre équipe se sépare pour mieux prospecter et un peu moins se marcher dessus. Avec Tibo, on traverse difficilement pour remonter la bordure opposée qui est très végétalisée.
Valentin et PV iront eux vers la plage et le courant principal. De notre côté, la prospection est lente car on marche dans 60/80 cm d’eau qui pousse en parallèle de la berge, on pêche ¾ amont, les lancés sont courts dans les trouées de la végétation et autour des blocs. C’est beau, mais finalement, on touche moins de poissons que nos collègues « tranquilles » sur la plage !
Mais ce n’est pas grave et de toute façon, on n’a pas d’autre choix que de continuer de remonter pour sortir de ce secteur.
Sur le haut, la végétation se fait moins dense, la bordure est moins marquée et le courant moins fort. La profondeur diminue mais de gros galets, ici ou là, laissent apparaitre le potentiel pour cacher quelques petits poissons. Encore une fois on diminue la taille de nos leurres et on peigne la zone. Alors que je lance mon D Contact 63 à moins de 10 m au-dessus de moi, au-devant d’un micro poste à 1.5 m du bord, je prends un arrêt. Pas une touche, juste la sensation que quelque chose a arrêté mon leurre.
Ceux qui pêchent plein amont savent bien que ce style d’arrêt dans peu d’eau est à 95%, un bon « tankage » entre 2 pierres mais comme toujours dans le doute, tu ferres !
C’est à ce moment-là que je comprends, de suite sur le ferrage. Dans cette faible profondeur le mouvement de défense du poisson remue une quantité d’eau folle, j’annonce de suite c’est TRES gros !!
Ça va très vite, ce vieux poisson connait la musique et attaque de dévaler mais d’un autre coté la faible profondeur du secteur l’empêche de combattre pleinement.
Par chance et vu le parcours prospecté, je suis équipé en conséquence, la canne est puissante et mon bas de ligne costaud, pour une fois que je ne « finasse » pas !!
Le poisson est aussi surpris que moi de la situation, il descend assez lentement sans savoir qu’il vient à ma rencontre, je le vois distinctement mais maintenant il ne faut pas louper l’épuisetage, je n’aurais pas cinquante occasions.
Pas le temps de trop réfléchir, je bride, relève doucement la canne vers la berge et de ma main gauche, je glisse ma filoche dessous. La tête est bien dedans mais le reste du corps ne rentrera pas. Je lève quand même de toutes mes forces, le poisson se tord, hésite et enfin se couche sur le côté pour glisser dans le filet. Elle en a vu des truites cette épuisette, aux 4 coins du monde mais cette fois-ci, garanti, elle est pleine comme jamais, mon dieu que ce poisson est long !
Je crie de joie et me retourne, Tibo est là à 2 mètres de moi, il a assisté à toute la scène sans pouvoir intervenir, c’est arrivé tellement vite, quel bonheur de partager ces moments avec des amis !!
Je tiens mon nouveau record, c’est certain ! Combien je n’en sais encore absolument rien mais putain quelle beauté !!
Ce poisson qu’on espère tous croiser un jour et qui nous amène et nous ramène aux bords de l’eau. La pêche c’est un peu ingrat, c’est bizarre, on n’est pas toujours récompensé de nos efforts, des heures passées mais un jour sans plus d’explication que ça et avec, il faut bien le dire un peu de chance, on croise un poisson d’exception, pour moi c’était vendredi après-midi !
Quelques photos, un coup de toise pour valider qu'on serre la barre mythique des 7 et il est déjà temps de rendre avec beaucoup d’émotions la belle à sa rivière.
Merci Big Trout et merci les copains de partager ces supers moments.
A très bientôt pour de nouvelles aventures car l’essentiel est bien de prendre du plaisir aux bords de l’eau … la taille, les records, tout ça, finalement on s'en fout un peu !
Christophe de LeurresTruites.com