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Partie N°4

Le jour suivant, changement de programme et changement radical de secteur, on va à nouveau prospecter le bas d’un des gros Rio.
L’idée est de gratter de gros pool à la recherche de big Fish. Les moucheurs sortent les grandes cannes à 2 mains et font le spectacle avec leurs superbes techniques de lancès.
Nous aussi, nous sommes repassés sur du matos lourd et on présente tous nos plus gros leurres.
Pas beaucoup d’activité et pas simple de cibler les poissons dans de si grands espaces et face à de si importantes profondeurs.
Ce sont les leurres métalliques qui donneront les meilleurs résultats, particulièrement de grosses ondulantes et des lames animées lentement.
Mais les poissons touchés sont ridiculement petit vu le spot !!
Pas trace de grosses truites et encore moins de Saumon pourtant on s’applique, on pêche creux, lentement, d’ailleurs les accrochages dans les blocs rocheux ou les innombrables arbres immergés sont nombreux et vu la configuration, les pertes de leurres sont conséquentes.
Nos collègues n’ont pas beaucoup plus de réussite que ce soit avec de grosses sèches ou des streamers, aucun beau poisson ne montrera le bout du nez.

C’est long une matinée à pêcher presque dans le vide, on a beau se persuader qu’à chaque lancé on peut toucher le poisson d’une vie c’est compliqué de rester concentré !!
Une fois le pique-nique avalé et après une paire d’averses impressionnantes, l’idée est donc de revenir sur l’affluent sauvage prospecté quelques jours auparavant.

Nous choisissons d’attaquer plus bas cette petite rivière, sur un parcours inconnu afin de faire du repérage pour nos guides.
Le parcours attaque sous un petit pont suspendu à la sortie d’une gorge et remonte vers une zone sauvage.

Le début est assez compliqué et est très exposé au vent mais le soleil est revenu. La fatigue accumulée commence à se faire ressentir et les traversées de cette rivière glissante de plus en plus délicate.
Il faut ralentir la cadence et s’appliquer sur des mini postes pour trouver les premiers poissons.
Les courants même peux profonds bordés d’arbres plongeant au ras de l’eau, se révèlent des endroits privilégiés ou des farios de belles tailles sont postées.
Les paysages sont superbes et changent encore des zones rencontré jusqu’alors. On a vraiment l’impression d’être perdus au milieu d’une vallée sauvage, d’être les premiers à fouler les bords de cette rivière.
L’eau est translucide et dans les zones bien exposées, l’attaque des poissons à vue est géniale et très excitante.
Plus on monte plus les prises gagnent en régularités et en tailles, Tibo touche une Arc de presque 50 aux couleurs exceptionnelles, la plus belle du séjour sans aucun toute !

L’activité donne lieu à des scènes cocasse et on enregistre plusieurs doublés d’Arc qui semblent plus majoritaire sur le haut du parcours. C’est très sympa et encore une fois on essaye de profiter au maximum.

Nous prospecterons ainsi ce vaste secteur jusqu’à la nuit et retrouverons la piste après une très longue randonnée au cœur de la pampa.
Le reste de l’équipe a aussi cartonné, les belles ont été friandes d’imitations de sauterelles et Guillaume à même sortie après un combat épique un poisson de + de 60 cm sur un coup très marqué et profond, l’après-midi est une réussite, on peut rentrer tranquillement et se reposer.

Il nous reste 2 jours alors il faut en profiter, Jean a gardé pour notre fin de séjour une petite rivière sécrète. C’est loin et pas très accessible, on la longe un moment, quel spectacle ! C’est un joyau.
Ses eaux claires, légèrement ambrées courent au fond d’une petite vallée encaissée, bordée de sommets enneigés. On se croirait dans un paysage de carte postale.

Après avoir arrêté nos véhicules, le groupe se réuni sur un vieux pont de bois et scrute la rivière à la recherche d’un beau poisson, la fameuse truite du pont. Comme par magie voilà qu’apparait 5 m en aval du pont un très beaux poisson, il remonte tranquillement et notre présence ne semble absolument pas la déranger.
Les discussions vont bon train quant à sa taille, 50, 55 qui dit mieux. Elle continue à monter mais une fois sous le pont, on la perd de vue et il faut bien patienter 5 min pour la voir continuer son chemin vers l’amont. Alors que tout le monde la regarde encore, je saute sur ma canne repliée à l’arrière du pickup, une agrafe, un leurre et me voilà au milieu de la troupe en haut du pont prêt à tenter le coup. Je lance 5 m au-dessus d’elle afin de pas trop l’apeurer. Je guide mon leurre dans ce petit courant, 2 petits twitch à sa hauteur et à la surprise générale, elle se décale et me coffre. Ce n’est pas gagné, ma position en hauteur me permet de combattre le poisson mais où le sortir ? Pas le temps de se poser trop de question que Geoffray est déjà en caleçon et se jette à l’eau avec l’épuisette.

Quelle rigolade, personne n’aurait pariè un sou sur cette prise. L’euphorie retombé et une fois équipé de nos waders nous voilà motivés pour une nouvelle session.

Cette petite rivière est jonchée d’arbres immergés ce qui rend la pêche technique et délicate mais les eaux claires nous permettent de voir les premières truites suivre nos leurres. Il faudra passer sur de petites ondulantes pour décider quelques petits poissons. Après la truite du pont et ce début en fanfare, c’est plus compliqué que prévu. On remonte assez rapidement en cherchant les poissons actifs, 1 ou 2 se laissent séduire mais ce n’est pas l’euphorie.

Au détour d’un méandre, je tombe sur Nicolas et Jean qui attaquent à vue un beau poisson en nymphe. Je m’arrête les observer, la dérive est parfaite et la belle n’hésite pas, ferrage et joli combat, ça semble facile tout ça ! Merci pour la démonstration. En remontant manger, Nicolas m’indique une belle veine d’eau profonde qu’il a péché sans succès en descendant, pour sûr elle abrite de beaux poissons mais ses imitations n’ont pas su les convaincre.
Je me poste donc à la fin de ce beau courant, un arbre immergé le partage en 2 et sur la gauche une bordure profonde semble offrir de nombreuses caches. Ce n’est pas très accessible et il faut pécher depuis d’autres arbres échoués. Au deuxième lancé sur la bordure, un poisson sombre intercepte mon leurre qui évoluait près du fond, un sympathique combat dans les embâcles et ce sera une des plus belles truites de la ½ journée que je rentre dans l’épuisette. Merci du conseil Nicolas, elle était bien cette veine !!

Ce midi, c’est grillade en pleine nature au pied de la rivière et des sommets enneigés, on profite pleinement du soleil et de ce moment de pause !

Cette rivière est belle mais plus délicate à pêcher que prévue. Après l’observation d’un nombre important de Cantarias, les insectes « mascottes » de la Patagonie, on décide de descendre prospecter plus bas des parcours plus ouverts que l’on a longés le matin !