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Partie N°2
Le lendemain matin la fatigue et le contre coup du décalage horaire se font sentir. La courte nuit qui a suivi notre soirée arrosée n’arrange rien. Nous décidons donc de moins bouger et de prospecter tranquillement plus bas sous notre camp de base.

La matinée attaque bien sur quelques belles Arcs. Tibo en insistant dans un pool profond se prend une cartouche terrible qui le tire en avant mais malheureusement c’est immédiatement la décroche. C’était gros, peut-être notre premier contact avec un Saumon …
Ce fut en tout cas la première décroche d’une très longue série. De nombreuses attaques et des touches ultra-violentes mais toujours soldées par des décroches plus ou moins rapides. Vérification du matos, ferrage de titan, changement de leurres, de coloris, d’hameçons, rien n’y fait. Elles tapent mal. Impossible de mettre un nouveau poisson à l’épuisette. On est comme maudit.
En plus le temps presse car ce soir c’est fête, notre hôte nous convie à un méchoui traditionnel, il n’y aura donc pas de coup du soir !!
Changement de stratégie, alors qu’il ne nous reste que ½ heure de pêche, on opte pour la découverte d’un petit bras de la rivière pas très large mais à priori profond. C’est intéressant mais le hic c’est que c’est très végétalisé et pas du tout accessible : une vraie jungle.

Pas de quoi nous rebuter. On a de l’expérience dans le domaine, on se fraye donc un passage et c’est Tibo qui attaque en premier, manqué ! Un flash argenté est sorti de sous la berge profonde et a attaqué son leurre mais il ne s’est pas piqué. Il relance et c’est pendu. C’est joli et ça prend le courant, impossible de la suivre. C’est chaud et ce que l’on redoutait et que l’on avait évité jusqu’a là, se produit, c’est la casse. Il nous faut bien quelques minutes pour nous remettre de ces émotions et retrouver la motivation mais il nous faut absolument sortir du poisson avant le repas…C’est donc à mon tour de prospecter plus haut cette jungle. Comme espéré un nouveau beau poisson attaque. J’ai de la chance car j’ai un peu plus de place pour manœuvrer et avec l’aide de Tibo, il est enfin dans l’épuisette. Une belle arc qui récompense notre persévérance mais que ce fut compliqué !!
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Il est maintenant l’heure de rentrer, notre Hôte Nacho avec l’aide de sa femme nous a préparé un repas traditionnel
Méchoui selon la tradition des gauchos avec ses patates, en entrée du saumon mariné avec des petits beignets, tout ça arrosé d’un bon petit rouge Chilien, un vrai régal.
La cheminée centrale de la grande pièce commune qui a servi à la cuisson du mouton se trouve être le point névralgique du logement. Tout le monde, les pécheurs du groupe et les autres voyageurs de passage s’y retrouvent pour discuter, rigoler, chanter, refaire le monde. Un vrai lieu d’échange très enrichissant où les soirées furent souvent à rallonge.
patagonie Méchoui / Groupe
Les débats ont abouti à la sélection du parcours du lendemain. Après un réveil difficile et un petit déjeuné rapide c’est reparti pour une nouvelle séance de piste en pick up. Direction un nouvel affluent que Jean a déjà pêché avec succès mais qu’il souhaite qu’on prospecte de façon plus approfondie !

Arrivés sur place c’est encore différent. Une petite rivière serpente dans une superbe vallée sauvage mais plus ouverte. C’est très prometteur mais le vent omniprésent va compliquer les choses. Le haut du parcours plus dégagé semble plus favorable aux moucheurs. Avec Tibo on décide donc de partir à la descente vers une zone plus végétalisée, peut-être plus abritée du vent. Nous allons pécher en descendant. Ce n’est pas ce que je préfère (surtout en petite rivière) mais vu la configuration des lieux et la végétation on ne peut pas faire différemment.
Patagonie
Encore une fois on ne met pas longtemps à trouver les premiers poissons, dans un joli courant on touche coup sur coup 2 Arcs. La prospection plus en aval continue sur le même rythme et on enchaine même de très beaux poissons (triplé de 45 cm). La répartition des 2 espèces est très homogène et on touche successivement des Arcs et des Farios. Les Arcs sont plus sur le haut des courants et souvent par petits groupes d’individus de même taille, les Farios, plus solitaires et plutôt à l’affut dans des postes plus profonds et plus marqués.

Les touches, les captures sont régulières même si on subit toujours quelques décroches. Les combats souvent très aériens mais bon, cela fait du spectacle et péchant essentiellement en hameçons simples ça les rend très intéressants et techniques !
A ce petit jeu Tibo semble plus efficace et je dois m’appliquer pour revenir un peu au « score » car il enchaine les belles Arcs. Un changement de coloris et des passages plus lent me permette de me rattraper avec quelques belles Fario. La compétition amicale fait fureur même si on se perd un peu dans les comptes !

Il fait froid et le vent est très puissant mais on profite pleinement du moment et on prend le temps de se filmer mutuellement.
Au détour d’un lacet, un poste marqué s’offre à nous, le pari est lancé, je mets au défi Tibo de nous y toucher une belle. Malgré son insistance et comme fait exprès le poste semble inhabité. C’est à mon tour de jouer, je tente un lancé 3/4 aval à la limite de la cassure sous un buisson et à proximité de racines : Risqué mais prometteur.
Mon leurre dérive sur 1 m avant de virer au-devant des racines, boom ! Une truite jaillit du fond de sa cache pour le coffrer. Le combat s’annonce tendu même si le poisson n’est pas énorme car la maline se sert de la force du courant et fille immédiatement vers l’aval. Elle me prend du frein sous les arbres, je bride et tente de l’extraire de cette zone mais en vain et ce qui devait arriver, arriva, ma première casse, grrrr… Toujours rageant de perdre un poisson de cette façon, je déteste ça. Mon nœud était pourtant bon mais mon bas de ligne sûrement trop fin, cela me servira de leçon !

Plus bas la rivière ralentie, les berges se creusent et la végétation est bien plus dense. La prospection est plus délicate, les accès se font uniquement par des troués entre les arbres, ce parcours semble vraiment vierge et chaque courant profond nous offre de beaux poissons. C’est vraiment de super sensation et un régal pour les yeux.
Patagonie, Belle fario
L’après-midi se termine ainsi et c’est à regret que l’on doit quitter ce secteur mais il faut randonner un bon moment dans cette pampa pour retrouver la piste et les voitures.

Le lendemain Jean et Geoffray nous propose une nouveauté, se rendre sur un lac perdu au milieu de nulle part pour pécher sur des petits bateaux gonflables individuel (Pontoons). C’est très original. A priori très peu pratiqué là-haut et on nous y promet de beaux poissons. L’accès à ce petit paradis est à lui tout seul une aventure, 1h de piste, on traverse une énorme rivière sur un bac archaïque, on zigzague entre les vaches, on escalade un petit col pour enfin replonger sur ce superbe lac niché au milieu des montagnes.
Patagonie, Lac, petit bateaux
Après avoir rapidement construit nos astucieux et pratique petits bateaux nous voilà parti pour découvrir ce lac.
La position sur cette petite embarcation est confortable et assez bien agencée pour embarquer un peu de matériel. Les déplacements sont aisés et se font à l’aide d’une rame mais par contre à la différence d’un float-tube, l’impossibilité de palmer ou de se diriger avec les pieds ne permet pas de bien maitriser les dérives. En plus comme souvent dans la région le vent est très présent et va rendre nos déplacements compliqués.
Après une petite période d’adaptation on touche les premiers poissons sur la berge en face. Ils sont très gras et avec une robe dorée. On enchaîne ensuite sur la bordure d’une roselière les poissons sont postés à la lisière prête à bondir sur tout ce qui passe à leur portée. Cela nous offre de sacrées touches en surface et des émotions fortes. Tibo s'attend à chaque instant à prendre une cartouche de brochet, mais pourtant c'est bien un lac farci de truites et uniquement de truites. Le vent redouble et nous oblige à changer de secteur pour rechercher plus d’abris. Pendant la traversée, on tente un truc nouveau, on pêche à la traine, c’est fou mais ça marche, quelle rigolade !!
Patagonie, truite Lac
Sur la berge abritée de la falaise, les moucheurs font un festival et touchent à l‘aide de grosses imitations, de sacrés poissons qui montent des profondeurs gober ces étranges insectes.
Il est temps de rentrer et de préparer le repas, car ce soir nous ferons honneur à ces belles truites en dégustant quelques-unes des belles pièces du jour, hummm un délice.
Cette journée sympathique marque la moitié du séjour. Les très bons résultats que l’on a eu sur les rivières moyennes nous invitent à insister sur ces affluents. Leur taille nous permet d’être plus à l'aise et je pense de mieux les pêcher. On se dirige donc le jour suivant sur l’un de ces secteurs.